Retour dans la communauté

Lorsque Elsbeth M.* a perdu son mari il y a trois ans, le silence s’est installé dans son appartement. « Les journées étaient vides, et le soir, il n’y avait que la télévision », raconte la femme de 78 ans. Aujourd’hui, elle vit dans une résidence Senevita avec encadrement – et chaque mercredi, elle joue au Jass avec trois autres dames. « Je ris à nouveau. Et je suis entourée de gens qui me comprennent. »

Quand le silence devient assourdissant

Quitter son logement, abandonner un chez-soi aimé, réduire ses affaires personnelles : emménager dans une résidence avec encadrement représente un grand pas – souvent difficile – pour beaucoup. Mais c’est aussi un soulagement, lorsque le jardin devient trop grand, l’escalier trop dangereux ou le supermarché trop éloigné. Ou encore, lorsque le silence devient pesant. Après la perte d’un conjoint ou d’amis, la vie sociale change souvent radicalement. Selon Pro Senectute, environ 37 % des plus de 85 ans en Suisse souffrent de solitude. Une situation non seulement désagréable, mais aussi dangereuse pour la santé. La solitude augmente le risque d’hypertension, de dépression, de démence et réduit l’activité physique. Elle est également source de stress. La solitude rend malade.

Laisser le vide derrière soi

Dans son appartement de deux pièces à la résidence Senevita, Mme M. se sent désormais bien. Elle a emporté ses meubles préférés, et une photo d’elle avec son mari décédé trône au-dessus du canapé. « Il me manque », dit-elle. Et pourtant, elle a réussi à sortir du piège de la solitude. « Avant, il m’arrivait de passer des journées entières sans dire un mot. Ce temps est révolu. » Ici, les conversations sont nombreuses – avec les autres résidents, les visiteurs ou les membres du personnel. Ces derniers font tout pour intégrer les seniors dans la communauté. Le programme d’activités et de loisirs est riche et varié. Ceux qui le souhaitent peuvent participer à des événements culturels, faire de la gymnastique, jouer, se promener ou assister à des ateliers créatifs. « J’attends toujours avec impatience mes parties de Jass avec mes amies », dit Mme M. Le bricolage et le chant, en revanche, ce n’est pas pour elle. « Ce n’est pas grave, je trouve toujours quelque chose qui me plaît. »

Appétit de convivialité

Une grande partie de la vie sociale se déroule au restaurant de la résidence. Les repas de midi en trois plats, servis à heures fixes, sont un rituel important qui donne une structure précieuse à la journée. Bien manger, rire, discuter, entretenir des amitiés : ici, chacun trouve sa place. La solitude, elle, doit rester dehors.

*La figure d’Elsbeth M. représente de nombreuses histoires de vie similaires en résidence avec encadrement.